Un grand succès pour notre partenaire MASIPAG aux Philippines

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Un grand succès pour notre partenaire MASIPAG aux Philippines

Un grand succès pour notre partenaire MASIPAG aux Philippines

ASTM/Klima-Bündnis Lëtzebuerg Changement climatique Sud 25 juin 2024

Depuis de nombreuses années, plusieurs communes du Klima-Bündnis Lëtzebuerg soutiennent MASIPAG, un réseau de paysans, d’ONG et de scientifiques et partenaire de l’ASTM aux Philippines, qui s’engage pour une agriculture écologique basée sur le savoir traditionnel des paysans et le renforcement des organisations paysannes. Ce soutien aux populations vulnérables du Sud mondial, fortement touchées par le changement climatique, s’inscrit dans le cadre de l’engagement volontaire pris par les communes en adhérant à l’Alliance pour le climat. Grâce au partenariat de l’Alliance pour le climat avec des organisations partenaires dans le Sud, les communes membres reconnaissent l’importance des efforts globaux pour la protection du climat.

Tout récemment, MASIPAG a remporté un grand succès après des années de campagne : Le réseau a gagné la bataille juridique contre le riz doré et l’aubergine bt (Bacillus thuringiensis) aux Philippines. Le jugement oblige l’Institut philippin de recherche sur le riz et l’Université de Los Baños à cesser et à s’abstenir de toute diffusion commerciale et de toute activité en rapport avec le riz doré.

La plainte a été déposée par plusieurs organisations et individus philippins, à commencer par l’association des agriculteurs Masipag et Greenpeace Asie du Sud-Est. Ils ont utilisé pour cela un droit inscrit dans la constitution philippine, appelé « Writ of Kalikasan ». Kalikasan est le mot philippin pour la nature. Ce droit permet aux individus et aux organisations de s’adresser à la Cour suprême lorsqu’ils estiment qu’une décision d’une autorité ou d’un particulier porte atteinte ou menace le droit à un environnement équilibré et sain, inscrit dans la Constitution.

Masipag a parlé d’une victoire historique. Selon elle, ce jugement « envoie un signal clair aux entreprises et aux décideurs politiques que l’avenir de l’agriculture passe par le renforcement des agriculteurs et l’application de principes agro-écologiques qui mettent l’accent sur la durabilité écologique, la biodiversité et le bien-être des communautés paysannes ».

La valorisation des variétés de riz indigènes comme alternative aux sortes hybrides et OGM est un élément central du travail de MASIPAG. Ses membres gèrent une grande réserve de variétés locales de riz et ont développé par croisement de nouvelles variétés bien adaptées aux conditions locales de changement climatique, surtout de sécheresse ou inondations. La formation des paysans en agriculture biologique, la facilitation des échanges de semences et d’informations entre paysans, ainsi que le plaidoyer en faveur de l’agroécologie sont d’autres domaines d’activité clés. Par ailleurs, Masipag contribue également aux pratiques d’atténuation en évitant l’utilisation d’engrais chimiques: Un hectare de rizière traité avec des engrais chimiques produit plus de 800 kg d’équivalent de dioxyde de carbone.

Alors que les Philippines font partie des pays les plus riches en matière de biodiversité, la moitié de la population souffre de grande pauvreté et la sécurité alimentaire reste un grand défi à relever. L’importation du riz, qui représente l’aliment de base des Philippins, a atteint 1.7 millions de tonnes en 2015. Presque 14 millions de personnes souffrent de faim et malnutrition, et deux enfants sur dix, de moins de ans ans, sont en sous-poids.

La „solution“ apportée par le gouvernement pour faire face au problème de la sécurité alimentaire passe par l’utilisation de la biotechnologie moderne et des systèmes d’agriculture avec une forte utilisation de produits chimiques. Comme résultat de ces politiques la situation s’est nettement détériorée. En effet, une étude menée par MASIPAG sur l’impact socioéconomique de l’utilisation de cultures génétiquement modifiées démontre que les paysans sont encore plus poussés dans la pauvreté à cause des prix élevés de production et que la performance des récoltes est inconsistante avec l’investissement. La même étude montre que les paysans pulvérisent quatre litres de glyphosate par hectare deux fois par saison, ce qui représente 5.3 millions de litres de glyphosate par saison causant une forte érosion et la perte de fertilité des sols. Cela, additionné à un système dominant de monocultures, contribue a augmenter l’émission des gaz à effet de serre, au changement climatique et à la détérioration des conditions et de la santé des paysans.

Par ailleurs, les petits paysans se voient confrontés par des problèmes importants comme le manque d’accès à la terre, ainsi que l’accaparement de leurs terres par des grands propriétaires fonciers et des grandes entreprises nationales et transnationales pour la production des cultures de rentes destinées à l’exportation, pour l’exploitation minière et pour la production des agro carburants. Tous ces facteurs font en sort que les paysans ont de plus en plus de difficulté de gagner leur vie de l’agriculture.

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